publié le 15 décembre 2021
Arrêté ministériel établissant la zone `Moeres de Meetkerke, zone de polders autour de Houtave et transition vers la région sablonneuse' dans l'atlas paysager
13 OCTOBRE 2021. - Arrêté ministériel établissant la zone `Moeres de Meetkerke, zone de polders autour de Houtave et transition vers la région sablonneuse' dans l'atlas paysager
Fondement juridique Le présent arrêté est fondé sur : - le Décret relatif au Patrimoine immobilier du 12 juillet 2013, article 4.1.1, 1°. - l'Arrêté sur le Patrimoine immobilier du 16 mai 2014, article 4.1.6.
Etapes procédurales et formalités Le présent arrêté a été pris conformément aux étapes procédurales et aux formalités décrites dans : - le Décret relatif au Patrimoine immobilier du 12 juillet 2013, article 4.1.3 ; - l'Arrêté sur le Patrimoine immobilier du 16 mai 2014, article 4.1.6 ; - l'arrêté ministériel du 17 juillet 2015 fixant la méthodologie d'inventaire pour l'atlas paysager.
Les suivantes étapes procédurales et formalités ont été remplies : - les valeurs patrimoniales des biens immobiliers à inclure dans l'atlas paysager arrêté ont été examinées. - les résultats de la recherche relative à la zone à arrêter, en vue de l'inclusion des biens immobiliers dans l'atlas paysager arrêté, ont été mis à la disposition du public sous la forme d'une description basée sur la valeur patrimoniale, les caractéristiques patrimoniales et les éléments patrimoniaux. - l'agence Patrimoine de Flandre a organisé une enquête publique du 20 octobre 2020 au 18 décembre 2020. - la Commission flamande du Patrimoine immobilier a rendu un avis le 11 mars 2021. - le traitement des observations et des objections et l'avis de la Commission flamande du patrimoine immobilier du 11 mars 2021 sont inclus dans le fichier numérique sécurisé, intitulé `2020-V22_BehandelingAdviezenBezwaren' joint au présent arrêté.
Motivation Les biens immobiliers à inclure dans l'atlas paysager arrêté ont une valeur patrimoniale et sont suffisamment bien préservés.
Ces biens immobiliers font partie intégrante de la zone `Moeres de Meetkerke, zone de polders autour de Houtave et transition vers la région sablonneuse' dont les valeurs patrimoniales peuvent être justifiées comme suit : - valeur archéologique : la crête de dépôt sableux au nord, datant du Pléistocène, a exercé une attraction constante sur l'établissement humain historique. Les découvertes de l'âge de pierre, de la période romaine et du Moyen AAge le confirment. Après l'inversion du relief, l'activité se dirige sur les crêtes de criques sablonneuses où sont implantés les noyaux des villages médiévaux de Meetkerke et Houtave.
Plusieurs sites du Moyen Age sont également situés à proximité immédiate du réseau routier historique. Au centre, l'on trouve plusieurs sites abandonnés de châteaux et de fermes qui remontent à un site entouré d'une douve. Les contours estompés du rempart de terre qui entoure le site sont une rare relique de la période de dessèchement du 17e siècle dans cette région. - valeur historique : la zone nord fait partie du polder côtier où l'établissement humain et l'activité économique remontent jusqu'à la période romaine. Le lien entre cet établissement et les conditions du sol est encore clairement visible. Les villages des polders, dont l'origine remonte au 11e siècle, sont implantés sur les crêtes de criques plus élevées. Les noyaux de petite taille ont conservé leur configuration historique originale autour de l'église paroissiale. Un certain nombre de fermes à douves au centre du polder datent de fermes de défrichement médiévales axées sur l'élevage de bétail. De nombreuses fermes, grandes et petites, sont dispersées autour des noyaux des villages, souvent avec une douve disparue et accessibles par une longue allée. Certaines remontent à des sites d'anciens châteaux, aujourd'hui abandonnés. La dépression centrale de la Basse Moere de Meetkerke remonte à une tourbière exploitée au Moyen AAge.
L'extraction de la tourbe répondait à une demande croissante de combustible aux 11e et 12e siècles et a donné naissance à un bassin humide ou à un marais qui a subsisté jusqu'à la fin du Moyen AAge. Le dessèchement, non sans difficulté, de la Basse Moere, après une première tentative au 16e siècle, n'a été entrepris avec succès que dans la première moitié du 17e siècle. Le dessèchement ou `wateringue de la Basse Moere' a été réalisé après la construction d'une digue en terre autour de la moere et à l'aide de deux moulins à vent à godets et via un système de drainage sur le canal de Blankenberge. Toutefois, en raison de l'infertilité du sol mis à nu, la zone n'a pas été lotie après le dessèchement, de sorte que le parcellement médiéval en bandes étroites et le réseau de routes et de voies navigables ont été préservés. L'utilisation actuelle du sol avec des parcelles étroites et des petites allées renvoie au complexe historique de prairies. Le Grote Molen (grand moulin) le long du canal de Blankenberge est le seul moulin de polder à godets complet qui subsiste en Belgique et constitue, avec la pompe d'épuisement, une relique rare d'une longue histoire de défrichement. Le canal de Blankenberge a été construit en vue de l'aménagement de digues et de la poldérisation dans cette partie de la plaine côtière au Moyen AAge, et a joué un rôle crucial dans le démergement. La voie d'eau est toujours en service et constitue un élément bien préservé et reconnaissable du polder. La plus ancienne mention du piège à canards de Meetkerke remonte à 1554, mais sa construction pourrait être plus ancienne et est liée à l'élevage de cygnes au Moyen AAge. L'étang du piège et sa forêt environnante forment un ensemble unique qui illustre bien cette technique historique de chasse au gibier d'eau. Le canal Bruges-Ostende suit en partie le lit historique de l'Ieperlee médiévale entre Ypres et Bruges. En raison de l'importance économique de ce trajet, le canal a été élargi, approfondi et rectifié à plusieurs reprises. Le hameau longitudinal de Nieuwege s'est développé près d'un important bac sur le canal et était utilisé comme lieu de débarquement pour navires. L'on y trouve une relique estompée du tracé du canal du 17ème siècle. Au sud du canal, la transition entre les polders et la région sablonneuse se reflète dans le paysage plus fermé autour des fermes de défrichement et des châteaux. Les domaines des châteaux de Bloemendale et de Ter Lucht remontent à des sites à douves du 16e siècle et possèdent des parcs aménagés au 19e siècle avec des systèmes de drèves et des lignes de fuite impressionnants. - valeur technique : le Grote Molen, qui a été converti, est l'un des deux moulins de polder en bois originaux qui ont été construits en vue du dessèchement des Moeres de Meetkerke. Ces moulins ont permis le défrichement des basses terres saturées en eau créées par l'exploitation médiévale des tourbières. Au 17e siècle, les deux moulins à vent octogonaux à godets étaient le résultat d'un long processus de développement et de l'amélioration des connaissances techniques. Le canal de Blankenberge fait partie du système de drainage qui a été mis en place en vue du dessèchement. A l'intérieur de la zone endiguée, un réseau de fossés principaux et secondaires permettait l'évacuation des eaux excédentaires vers la mer. Le canal de Blankenberge est l'une des deux principales voies d'eau encore actives de ce réseau hydrographique historique. L'implantation, l'aménagement et l'équipement spécifiques du piège à canards en font une installation de capture particulière. - valeur structurante sur le plan spatial : dans le paysage ouvert, le canal Bruges-Ostende et le canal de Blankenberge constituent des éléments visuels très prononcés. La plantation de rangées d'arbres de haute futaie des deux côtés du canal renforce cette structure linéaire et guide la vue vers le polder ouvert. Les clochers des églises de Meetkerke et de Houtave sont d'importants repères pointus et peuvent être reconnus de loin. Le réseau routier suit les crêtes plus élevées des criques et apporte une structure à cette région plate par excellence. La position centrale de la forêt du piège à canards dans la dépression tourbeuse distinctive, avec principalement des prairies de fauche et peu de végétation en bordure des parcelles, fait du piège à canards un élément frappant et fortement structurant sur le plan spatial. - valeur scientifique : la Basse Moere est une tourbière qui a été mise en valeur au Moyen AAge et qui n'a pas été lotie après son dessèchement, ce qui signifie que le caractère original de la terre mise en valeur a été plus ou moins préservé. La zone de dessèchement datant du 17e siècle est un lieu rare et unique pour l'étude de la construction des digues et du lotissement liés à l'exploitation des tourbières. L'ensemble restant de tourbes offre des possibilités de recherche scientifique naturelle sur la formation des sols dans cette partie de la plaine côtière. Entre 1933 et 1939, les premiers travaux scientifiques de baguage d'oiseaux ont été réalisés dans le piège à canards de Meetkerke. L'utilisation du piège à canards de Meetkerke comme station de baguage d'oiseaux dans la seconde moitié du 20e siècle a motivé la préservation et la restauration de cette installation de capture. Dans ce piège à canards, un nombre important d'oiseaux aquatiques ont été piégés, bagués, relâchés et éventuellement recapturés à des fins de recherche ornithologique notamment sur la distribution, la longévité et la migration des espèces. La Basse Moere se compose de végétations de prairies de fauche humides traditionnelles et de végétations de marais, dont certaines prospèrent dans des environnements tourbeux spécifiques et offrent des possibilités de recherche sur les biotopes.
Cadre juridique Le présent arrêté fait suite à la réglementation suivante : - l'arrêté ministériel du 17 juillet 2015 fixant la méthodologie d'inventaire pour l'atlas paysager, LE MINISTRE FLAMAND DES FINANCES ET DU BUDGET, DU LOGEMENT ET DU PATRIMOINE IMMOBILIER ARRETE :
Article 1er.Les biens immobiliers repris au fichier numérique sécurisé intitulé `2020-V22_artikel1', sont inclus dans l'atlas paysager arrêté, visé à l'article 4.1.1, 1° du Décret relatif au Patrimoine immobilier du 12 juillet 2013.
Art. 2.L'atlas paysager arrêté est disponible sous la forme d'une couche SIG géoréférée sur le site web de l'agence Patrimoine de Flandre.
Bruxelles, le 13 octobre 2021.
Le Ministre flamand des Finances et du Budget, du Logement et du Patrimoine immobilier, M. DIEPENDAELE
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