publié le 27 septembre 2023
Arrêté ministériel relatif à l'établissement des zones de prévention rapprochées et éloignée des ouvrages de prise d'eau souterraine potabilisable dénommés HAVRE PUITS H1, HAVRE PUITS H2, HAVRE PUITS H3, HAVRE PUITS H5 et HAVRE PUITS H6, sis et exploités par VIVAQUA sur le territoire de la commune de Mons
29 JUILLET 2023. - Arrêté ministériel relatif à l'établissement des zones de prévention rapprochées et éloignée des ouvrages de prise d'eau souterraine potabilisable dénommés HAVRE PUITS H1, HAVRE PUITS H2, HAVRE PUITS H3, HAVRE PUITS H5 et HAVRE PUITS H6, sis et exploités par VIVAQUA sur le territoire de la commune de Mons
La Ministre de l'Environnement, Vu le Livre II du Code de l'Environnement constituant le Code de l'Eau, notamment les articles D.172, modifié en dernier lieu par le décret du 31 mai 2007, D.173 et D.174, modifié en dernier lieu par le décret du 19 janvier 2017 ;
Vu la partie règlementaire du Livre II du Code de l'Environnement constituant le Code de l'Eau, notamment les articles R.151 alinéa premier, R.152, § 1er, R.153, R.168 à R.170, modifiés en dernier lieu par arrêté du gouvernement wallon du 16 mai 2019 ;
Vu l'arrêté du Gouvernement wallon du 16 mai 2019 modifiant le Livre II du Code de l'Environnement constituant le Code de l'Eau, en vue d'améliorer la protection des prises d'eau de surface potabilisable et des prises d'eau souterraine et diverses dispositions en la matière, notamment l'article 8 ;
Vu le contrat de gestion du 22 juin 2017 conclu entre la Région wallonne et la Société publique de Gestion de l'Eau (S.P.G.E.) ;
Vu le contrat de service de protection de l'eau potabilisable entre VIVAQUA et la S.P.G.E., signé le 28 septembre 2000 ;
Vu le projet de délimitation de zones de prévention et le programme d'actions corollaire proposé et déposé par l'exploitant dans les formes requises par le Code de l'Eau en date du 22 septembre 2015 ;
Vu l'arrêté du Gouvernement wallon du 22 septembre 2016 modifiant le Livre II du Code de l'Environnement contenant le Code de l'Eau en ce qui concerne la protection de la ressource en eau, redéfinissant les modalités de mise en conformité (et, corollairement, de financement) des stockages d'hydrocarbures existant en zone de prévention des captages d'eau potabilisable destinée à la consommation humaine ;
Vu l'avis de la S.P.G.E. du 28 avril 2017 approuvant le programme d'actions déposé moyennant une adaptation et une révision corollaire du coût des mesures relatives aux stockages d'hydrocarbures en zone de prévention suite à l'entrée en vigueur du nouveau cadre réglementaire en la matière (Arrêté du Gouvernement wallon du 22 septembre 2016 modifiant le Livre II du Code de l'Environnement contenant le Code de l'Eau en ce qui concerne la protection de la ressource en eau) ;
Considérant que cet avis et le cadre règlementaire y relatif prévoient qu'en lieu et place du remplacement systématique des stockages d'hydrocarbures, la gestion du risque se fera par le biais de tests d'étanchéité, ou de contrôles visuels, accompagnés d'un diagnostic de la durée de vie restante, par des techniciens agréés et conformément aux dispositions et délais repris en annexe III du présent arrêté ;
Considérant que les mesures de protection applicables aux réservoirs d'hydrocarbures existant à la date d'entrée en vigueur de l'arrêté délimitant les zones de prévention prévoient la réalisation d'un test d'étanchéité mis en oeuvre par un technicien agréé, pour les réservoirs aériens dans les quatre ans et pour les réservoirs enterrés dans les deux ans qui suivent la désignation des zones de prévention, au minimum par un contrôle visuel, accompagné d'un diagnostic de la durée de vie restante ;
Considérant que si les tests indiquent un manque d'étanchéité, une durée de vie inférieure à quatre ans pour les réservoirs aériens ou à deux ans pour les réservoirs enterrés ou encore un risque de pollution imminent, le réservoir est immédiatement supprimé et le nouveau stockage d'hydrocarbure répond aux conditions prescrites par le Code de l'Eau ;
Considérant les adaptations corollaires apportées par l'Administration au programme d'actions afin d'assurer sa conformité aux nouvelles modalités de mise en conformité des stockages d'hydrocarbures existant en zone de prévention des captages d'eau potabilisable destinée à la consommation humaine ;
Vu la lettre recommandée à la poste du 29 septembre 2022 de l'Inspecteur général du Département de l'Environnement et de l'Eau du Service Public de Wallonie Agriculture, Ressources naturelles et Environnement accusant réception du dossier complet à VIVAQUA ;
Vu la dépêche ministérielle du 29 septembre 2022 adressant au Collège communal de MONS le projet de délimitation des zones de prévention rapprochées et éloignée des ouvrages de prise d'eau souterraine potabilisable dénommés HAVRE PUITS H1, HAVRE PUITS H2, HAVRE PUITS H3, HAVRE PUITS H5 et HAVRE PUITS H6 sis et exploités par VIVAQUA sur le territoire de la commune de Mons pour l'ouverture de l'enquête publique requise ;
Vu le procès-verbal de la séance de clôture de l'enquête publique qui s'est déroulée du 10 octobre 2022 au 9 novembre 2022 sur le territoire de la commune de MONS, duquel il résulte que la demande a rencontré des oppositions et/ou observations écrites ;
Vu l'avis motivé du collège communal de Mons rendu en date du 17 mai 2023 ;
Vu les observations écrites formulées au cours de l'enquête publique et concernant les thèmes suivants : désordres et dégâts aux biens et infrastructures du fait des pompages d'eau souterraine effectués dans la zone d'intérêt, venue d'eau dans la cave d'une habitation ;
Considérant que le site de prise d'eau souterraine potabilisable exploité par VIVAQUA à Havré est dûment autorisé par un permis lui octroyé en date du 11 août 2014 ;
Considérant les conditions d'exploitation imposées par ledit permis ;
Considérant en particulier la surveillance environnementale et plus précisément hydrogéologique quantitative (volumes maximums autorisés et surveillance piézométrique assortie de seuils minimums) de l'incidence de l'exploitation de ce site de prise d'eau souterraine sur le système hydrogéologique local dans lequel il s'inscrit, caractérisé par la présence dans sa zone d'influence de tourbes au sein des alluvions modernes de la vallée de la Haine ;
Considérant qu'il est suffisamment établi que les conditions d'exploitation actuelles imposées à VIVAQUA sont bien respectées et permettent de réduire à des valeurs négligeables le risque de désordres aux biens et infrastructures situés dans la zone d'influence de ce site de prise d'eau souterraine potabilisable du fait des prélèvements actuels et futurs qui y sont et y seront opérés ;
Considérant qu'une observation écrite porte sur une problématique de venue d'eau dans la cave d'une habitation à la limite mais à l'extérieur de la zone de prévention éloignée ; qu'elle est sans lien avec l'entrée en vigueur des zones de prévention visées par le présent arrêté ;
Considérant que l'entrée en vigueur des zones de prévention visées par le présent arrêté a pour unique objectif la protection préventive de la qualité de l'eau souterraine prélevée au travers de la mise en oeuvre et du respect de mesures applicables aux installations et activités situées à l'intérieur de ces périmètres de protection ;
Vu la dépêche ministérielle du 12 janvier 2023 adressant au collège communal du Roeulx le projet de délimitation des zones de prévention rapprochées et éloignée des ouvrages de prise d'eau souterraine potabilisable dénommés HAVRE PUITS H1, HAVRE PUITS H2, HAVRE PUITS H3, HAVRE PUITS H5 et HAVRE PUITS H6 sis et exploités par VIVAQUA sur le territoire de la commune de Mons pour l'ouverture de l'enquête publique requise ;
Vu le procès-verbal de la séance de clôture de l'enquête publique qui s'est déroulée du 16 janvier 2023 au 15 février 2023 sur le territoire de la commune du Roeulx, duquel il résulte que la demande n'a rencontré aucune opposition et/ou observation ;
Vu l'avis motivé du collège communal du Roeulx rendu en date du 28 février 2023 ;
Considérant que le collège communal du Roeulx souligne la proximité de l'ancien site pollué d'UCB, que la SPAQUE a décidé de ne pas dépolluer, et s'interroge sur le risque d'une propagation de la pollution vers le captage ;
Considérant que cette pollution historique a bien eu des répercussions sur le site de captage de VIVAQUA à Havré, en particulier dans la zone des puits H1, H2 et H3, la plus proche de l'ancien site UCB ;
Considérant que la propagation de cette pollution vers son site de captage est gérée par VIVAQUA par la mise en décharge, permanente et à débit régulé, des eaux pompées dans le puits H2, qui sont rejetées dans le canal ;
Considérant que le maintien d'un pompage et la régulation du débit pompé dans le puits H2, tout en lui permettant d'agir comme une barrière hydraulique protégeant les autres puits du champ captant, montre par un monitoring régulier de la qualité des eaux souterraines brutes effectué par VIVAQUA une amélioration de la qualité des eaux ainsi pompées et rejetées qui permet à VIVAQUA d'envisager dans un futur proche la remise en adduction des eaux de ce puits ;
Considérant, conformément au Code de l'Eau, qu'il s'impose d'adapter les tracés expérimentaux, théoriques, aux réalités physiques, administratives et légales de surface en vue de matérialiser au mieux les limites des zones de prévention officielles et d'en permettre une appréhension aisée et une gestion pragmatique par l'Administration, par l'exploitant et par les personnes concernées par des biens, installations ou activités situés à l'intérieur desdites zones de prévention ;
Considérant la nécessité d'adapter ou de préciser certaines mesures générales de protection en fonction des situations spécifiques rencontrées dans les zones de prévention ; qu'en conséquence et dans le cas présent, il s'impose de remblayer les piézomètres situés en zone de prévention et qui ne sont pas utilisés pour la surveillance hydrogéologique du site de prise d'eau souterraine potabilisable exploité par VIVAQUA à Havré ;
Considérant que le projet de délimitation des zones de prévention concerne des prises d'eau souterraine en nappe libre, Arrête :
Article 1er.Les zones de prévention rapprochées et éloignée en vue de protéger les ouvrages de prise d'eau souterraine potabilisable définis ci-après, sont établies dans les limites fixées à l'article 2 du présent arrêté.
Nom del'ouvrage
Code de l'ouvrage
Commune
Parcelle cadastrée ou l'ayant été
HAVRE PUITS H1
45/4/9/006
MONS
DIV.13 SECT.B . n° 818/5
HAVRE PUITS H2
45/4/9/001
DIV.13 SECT.B . n° 806B
HAVRE PUITS H3
45/4/9/005
DIV.13 SECT.B . n° 806B
HAVRE PUITS H5
45/4/8/001
DIV.13 SECT.A . n° 461C
HAVRE PUITS H6
45/4/8/003
DIV.13 SECT.A . n° 728C
Art. 2.§ 1er. Les zones de prévention rapprochées (zone IIa) et éloignée (zone IIb) des ouvrages de prise d'eau concernés sont délimitées par les périmètres tracés sur le plan n° CHV 01/718.001 Ed.
C du 11/10/2021 au 1/5.000 consultable à l'Administration.
Cette délimitation est établie conformément au Code de l'Eau sur base du temps de transfert, en considérant de manière distincte pour chacune des deux implantations (puits H1-H2-H3 d'une part, puits H5-H6 d'autre part) le débit maximum autorisé de l'ensemble des deux ou trois puits qui les constituent (voir § 2 ci-dessous), et en rajoutant sur l'autre implantation le volume résiduel requis réparti sur les ouvrages qui la constituent afin d'atteindre le volume maximum autorisé pour l'ensemble du site de Havré. Les zones expérimentales ainsi obtenues ont été le cas échéant fusionnées, aboutissant à deux zones de prévention rapprochées distinctes et une zone de prévention éloignée commune. Ces zones expérimentales ont été adaptées aux réalités physiques, administratives et légales de surface. § 2. Les volumes maximum autorisés qui sous-tendent les zones de prévention établies par le présent arrêté sont les suivants :
Nom de l'ouvrage
Volumes autorisésm3/h m3/jour m3/mois m3/an
HAVRE PUITS H1
260
6.240
187.200
2.277.600
HAVRE PUITS H2
180
4.320
129.600
1.576.800
HAVRE PUITS H3
185
4.440
133.200
1.620.600
HAVRE PUITS H5
300
7.200
216.000
2.628.000
HAVRE PUITS H6
280
6.720
201.600
2.452.800
TOTAL CHAMP CAPTANT
1.205
28.920
600.000
7.000.000
§ 3. Le tracé des zones de prévention rapprochées et éloignée est présenté sur l'extrait de carte de l'annexe I du présent arrêté.
Art. 3.§ 1er. La mesure de protection complémentaire suivante est prescrite : - Remblaiement des piézomètres situés en zone de prévention et qui ne sont pas utilisés pour la surveillance hydrogéologique du site de prise d'eau souterraine potabilisable exploité par VIVAQUA à Havré. § 2. Les délais maximums endéans lesquels la mesure prescrite au paragraphe précédent doit être prise sont fixés dans le tableau de l'annexe II du présent arrêté. Ils commencent à courir dès l'entrée en vigueur du présent arrêté.
Art. 4.Sans préjudice des autres dispositions prévues au Code de l'Eau, les actions de mise en conformité à mener dans les zones de prévention rapprochées et éloignée délimitées à l'article 2, sont synthétisées dans le tableau de l'annexe III du présent arrêté. Y sont fixés les délais maximums endéans lesquels ces actions doivent être menées. Ils commencent à courir dès l'entrée en vigueur du présent arrêté.
Art. 5.Le présent arrêté entre en vigueur le jour de sa parution au Moniteur belge.
Art. 6.L'administration est chargée de transmettre un exemplaire du présent arrêté : - à l'exploitant des ouvrages de prise d'eau ; - aux administrations communales de Mons et du Roeulx ; - à la Société publique de Gestion de l'Eau (SPGE) ; - au SPW TLPE, Direction du Hainaut I ; - à toute personne ayant fait des observations au cours de l'enquête publique.
Namur, le 29 juillet 2023.
C. TELLIER
Pour la consultation du tableau, voir image