publié le 15 février 2022
Arrêté ministériel classant, comme monument, en raison de leurs intérêts architectural, historique et archéologique qui satisfont aux critères d'authenticité et de rareté, les deux tronçons non encore classés comme monument, situés dans le prolongement du bastion de Bourgogne et du bâtiment de la Poulie, en extension du classement comme monument des remparts de Vauban du château de Bouillon, classés par arrêté royal du 26 mai 1975
15 DECEMBRE 2021. - Arrêté ministériel classant, comme monument, en raison de leurs intérêts architectural, historique et archéologique qui satisfont aux critères d'authenticité et de rareté, les deux tronçons non encore classés comme monument, situés dans le prolongement du bastion de Bourgogne et du bâtiment de la Poulie, en extension du classement comme monument des remparts de Vauban du château de Bouillon, classés par arrêté royal du 26 mai 1975
La Ministre du Patrimoine, Vu l'article 21 du décret du 26 avril 2018 relatif au Code wallon du Patrimoine réglant les dispositions transitoires en matière de procédures de classement ;
Vu l'article 198 du Code wallon du Patrimoine applicable aux procédures de classement en cours à la date d'entrée en vigueur du décret du 26 avril 2018 précité ;
Vu l'arrêté du Gouvernement wallon du 13 septembre 2019 fixant la répartition des compétences entre les ministres et réglant la signature des actes du Gouvernement ;
Vu l'arrêté du Gouvernement wallon du 26 septembre 2019 portant règlement du fonctionnement du Gouvernement wallon ;
Vu l'arrêté royal du 26 mai 1975, classant comme monument l'ancien château-fort de Bouillon, les remparts, un escalier de secours, le bastion de Bourgogne ainsi que le corps de garde, et classant comme site l'ensemble formé par ces bâtiments et les terrains environnants ;
Vu les demandes successives de classement concernant le château de Bouillon introduites par l'administration communale de Bouillon, en dates du 29 décembre 1998, du 26 juillet 2002, du 23 décembre 2004, et la demande de classement revisitée le 12 novembre 2019, cette dernière visant à étendre le classement des remparts du château de Bouillon classés par arrêté royal du 26 mai 1975, à des parties non encore classées au titre de monument, soit deux tronçons de rempart dans le prolongement du bastion de Bourgogne et du bâtiment de la Poulie ;
Vu la fiche patrimoniale du 29 mars 2013, établie en vue de l'ouverture de la procédure visant à étendre le classement des remparts du château de Bouillon classés par arrêté royal du 26 mai 1975, à deux tronçons non encore classés au titre de monument, ainsi qu'à l'établissement d'une zone de protection intégrant le pont de Cordemois et ses abords ;
Vu la fiche d'actualisation de la fiche patrimoniale précitée, datée du 27 juillet 2020, dont il ressort que les éléments décrits dans la fiche établie en 2013 sont toujours d'actualité ;
Vu la décision ministérielle du 21 juin 2021 d'entamer la procédure d'enquête en vue de l'extension du classement des remparts du château de Bouillon classés par arrêté royal du 26 mai 1975, à deux tronçons non encore classés au titre de monument et d'établir une zone de protection intégrant le pont de Cordemois, situé boulevard Heynen, et ses abords, notifiée le 19 août 2021 aux autorités prévues à l'article 198, § 1ier du Code wallon du Patrimoine ;
Vu l'enquête publique réalisée du 6 au 21 septembre 2021conformément aux dispositions de l'article 199 du Code wallon du Patrimoine ;
Considérant qu'aucune observation n'a été formulée lors de l'enquête publique ;
Vu l'avis favorable motivé du Conseil communal de Bouillon émis en séance le 30 septembre 2021 ;
Vu l'avis favorable motivé du Collège provincial du Luxembourg émis en séance le 25 novembre 2021 ;
Vu l'avis favorable motivé de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles émis en séance le 21 septembre 2021 ;
Considérant que les deux tronçons des remparts visés par la demande de classement font partie intégrante de l'enceinte du château de Bouillon, édifiée vers 1680 par l'ingénieur Choisy sous la direction de Vauban ;
Considérant que, du point de vue architectural, lesdits tronçons forment une unité avec les éléments classés, au niveau technique de l'appareillage, des couvre-murs et des meurtrières, ainsi qu'au niveau programmatique dès lors que la structure à laquelle ils appartenaient constituait un tout avec les bastions dont les 3 seuls conservés sont classés au titre de monument ;
Considérant que lesdits tronçons présentent un intérêt archéologique répondant au critère d'authenticité du fait qu'ils ont été conservés en l'état depuis le dernier tiers du 17ème siècle ;
Considérant que les tronçons du rempart conservés, témoins de l'occupation française de Bouillon et de l'importance de cette ville par sa position frontalière, sont représentatifs du projet défensif élaboré par Vauban et présentent un intérêt architectural et historique répondant au critère de rareté ;
Considérant que le rempart appartient aux nombreux ouvrages conservés de l'oeuvre de Vauban et présente un intérêt technique en tant qu'exemple de la manière dont Vauban concevait la fortification des villes ;
Considérant que le pont de Cordemois, construit en 1935, afin de permettre un accès aux deux rives de la Semois plus aisé que le passage à gué, se distingue par ses arches particulières, marque de fabrique de l'architecte Henri Vaes ;
Considérant que celui-ci a utilisé une technique et des matériaux identiques à ceux mis en oeuvre pour le rempart de Vauban, afin de donner une certaine homogénéité au site ;
Considérant, cependant, que l'intégrité dudit pont a été compromise lors de la reconstruction, en 1951, de deux arches détruites lors de la Seconde Guerre mondiale, bien que cette intervention ait été réalisée dans le souci de maintenir un style cohérent à l'ensemble ;
Considérant, de ce fait, que le pont de Cordemois ne répond plus aux critères d'intégrité et d'authenticité requis, et ne possède plus les caractéristiques pouvant justifier un classement comme monument ;
Considérant, toutefois, que la zone intégrant le pont de Cordemois et ses abords offre un point de vue unique sur le flanc ouest du château-fort, davantage conservé dans sa nature sauvage que le flanc est, plus marqué par le développement urbain ;
Considérant que ladite zone se constitue d'une plaine, visible depuis le donjon, le lieu-dit "La Gernelle" et le belvédère ;
Considérant l'intérêt de définir comme zone de protection ladite zone intégrant le pont de Cordemois, afin de préserver cet écrin de verdure à la périphérie du centre urbain, ainsi que les aménagements à proximité immédiate du pont, conçus dans l'optique d'un point de vue en pleine nature, Arrête :
Article 1er.Sont classés, comme monument, en raison de leurs intérêts architectural, historique et archéologique qui satisfont aux critères d'authenticité et de rareté, les deux tronçons non encore classés comme monument, situés dans le prolongement du bastion de Bourgogne et du bâtiment de la Poulie, en extension du classement comme monument des remparts de Vauban du château de Bouillon, classés par arrêté royal du 26 mai 1975.
A titre informatif, les parties de rempart concernées forment les limites ouest et sud de la parcelle 367R et la limite sud de la parcelle 366B2. Ces parcelles sont connues au cadastre de Bouillon, 1ère division, section C. A titre informatif, les parties de rempart concernées forment les limites ouest et sud de la parcelle 367R et la limite sud de la parcelle 366B2. Ces parcelles sont connues au cadastre de Bouillon, 1ère division, section C.
Art. 2.Une zone de protection est établie intégrant le pont de Cordemois et ses abords.
A titre informatif, la zone de protection comprend, en tout ou en partie, les parcelles cadastrales suivantes au plan parcellaire tel qu'existant au 1er janvier 2021 : Bouillon, 1ère division, section A, parcelles n° 738D, 702K, 702S, 702T, 702V, 702N2, 702W, 702X, 702Y, 711L, et section C, parcelles n° 370B, 367/2 et 367N pie.
Fait à Namur, le 15 décembre 2021.
V. DE BUE
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